FOUILLES MEROVINGIENNES, l'avertissement venu du ciel
Je me sens d'humeur à poursuivre le sujet des fouilles mérovingiennes, au pied de l'église d'Herblay.
Bien évidemment, il nous est arrivé (à la bande de jeunes fouilleurs que nous formions), quelques événements cocasses au cours des différents chantiers, le premier étant le sondage effectué le long du mois d'août 1967, suivi de deux campagnes 1970-1971.
La malédiction des Mérovingiens
Et donc en ce tout début d'août 1967 nous plantions la modeste palissade qui limitait notre premier sondage.
Nous avions recueilli le témoignage de la découverte d'une paroi de cercueil en plâtre, et l'emplacement que nous avions décidé se situait presque au pied du clocher, plus exactement au sud du transept et du choeur de l'église.
Fouler et surtout fouiller le territoire des morts n'est pas chose anodine et de multiples superstitions restent attachées aux lieux protégés par les esprits. Les Egyptiens lançaient leurs malédictions à l'encontre des pilleurs de tombeaux, mais tout cela n'était pas de l'ordre de nos préoccupations, nous n'avions pas en tête l'histoire du canari de Howard Carter, avalé par un cobra (beau symbole) peu avant l'ouverture du tombeau de Toutânkhamon.
Dans notre enthousiasme et notre insouciance nous entamions notre exploration du sol et des témoignages du passé qu'il pouvait receler.
Ce que nous ignorions, et que des promeneurs ou visiteurs n'allaient pas tarder à nous apprendre, c'est ce qui s'était produit peu de temps auparavant à cet endroit...
Un avertissement venu du clocher |
Le chantier vu par les abat-sons absents, |
Nous l'ignorions et n'avions rien remarqué ce jour où nous donnions notre premier "coup de pioche".
Simplement, je me souviens qu'au cours des fouilles, un bruit comme un bruit de train perturbait notre attention. Je n'aurais pas réalisé de quoi il s'agissait si l'un des fouilleurs n'avait crié de se garer : il s'agissait de tuiles qui se mettaient à glisser et allaient se briser sur notre chantier.
L'anecdote a dû si peu nous émouvoir que j'ai cherché longtemps une photo du sondage où l'on voie les tuiles déplacées sur le toit : à vrai dire, je n'en ai pas trouvé. Je ne peux que présenter une carte postale un peu plus récente où l'on remarque les "rustines", les tuiles remplacées aux impacts des rebonds du battant.
L'emplacement de la chute n'était pas à trois mètres de celui où nous avons dégagé, dans les premières minutes du chantier, notre premier sarcophage, simplement caché sous dix centimètres de terre...
(sur l'illustration 1, le point de chute approximatif est en rouge, celui de la première découverte en vert)